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24H d’Aulnat le 7 novembre 2009

Pascal LEBEL raconte

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Après mes trois premiers ultras en septembre 2008 à Millau, en avril 2009 à Belvès et en août 2009 à Theillay, j’ai eu envie d’aller voir plus loin, et de découvrir ce qu’était l’univers d’un 24 heures. Pourquoi d’ailleurs ???
Déjà, sûrement pour savoir si j’étais capable de courir 24 heures non-stop, et puis sûrement aussi pour découvrir ce petit monde des circadiens souvent comparés par les non-initiés à des hamsters qui tournent dans leur roue….
Une petite semaine de vacances m’aura permis je l’espère de recharger les batteries car la saison 2009 a été un peu chargée….

La veille du grand défi

Voilà çà se rapproche, dans 24 heures c’est le départ, avec une météo annoncée pas très clémente…Depuis hier, je ressens vraiment le stress d’avant course, et toutes sortes d’interrogations reviennent : serais-je capable d’aller au bout ?, comment vais-je gérer la nuit sans dormir ?, …
Mon objectif annoncé est de terminer avant tout. Secrètement, si je vais au bout, j’espère dépasser les 150 kilomètres. Je voudrais aussi ne pas trop marcher et rester régulier le plus longtemps possible.
Cette fois, j’écouterai les conseils avisés de Bruno HEUBI, et je partirai comme prévu à la vitesse de 8kms/h, vitesse déjà peut-être un peu élevée compte tenu de mon dernier 100 kilomètres effectué en 11h40 fin août à Theillay. A la vue des 1348 mètres de chaque tour, cela doit me faire tourner à 10mn par tour.


Jour de la course

Nous arrivons sur place vers 10h. L’ambiance est assez décontractée même si certains se sont isolés et se concentrent devant l’ampleur de ce qui va suivre.
Côté météo, c’est plutôt bien, un temps parfait pour courir (cela ne va pas durer…)

-    le départ à 8 km/h


11h00, c’est parti pour 24H. Je me cale tout de suite en fin de peloton, à 8 km/h (mon GPS a une autonomie de 8 heures, ce sera suffisant pour bien gérer mon début de course).
Tout se passe bien, je me fais doubler très régulièrement par les premiers, par les bolides qui sont en relais. Vincent et Christophe tournent très vite je trouve et me doublent régulièrement (pourtant Christophe me dira à l’arrivée qu’ils étaient partis à 10kms/h maxi…mais c’est vrai que je n’allais pas bien vite). Chantal PAIN et les autres me doublent aussi quelques fois mais à un rythme plus mesuré. Seule Chantou est derrière moi. Tiens comme par hasard, les deux débutants sur la distance sont partis doucement.
Comme prévu, la pluie s’est invitée peu de temps après le départ, et ne s’arrêtera qu’à la tombée de la nuit (ouf !)

Le parcours comporte quelques petites difficultés qui en deviendront très pénibles après la mi-course. Un passage d’une centaine de mètres sur des gros cailloux noirs instables, une petite descente très pentue (ouille !), et une petite montée qui fait mal…


-    6 heures de course


Toujours bien dans le rythme (8kms/h) : 48,5 Km en 6 heures, dans les 100ème au classement.
Tous les voyants sont au vert.

-    7 heures de course


Il est 18h00, la nuit commence à tomber, et il fait de plus en plus froid. Je me change, et en profite pour remettre de la crème partout où il faut….5 minutes d’arrêt et c’est reparti.

-    9 heures de course


Comme prévu, le rythme commence un peu à baisser (7,7 kms/h) : 68,45 km en 8h53, 94ème

-    10 heures de course


Première alerte : envie de vomir, froid, baisse du rythme. Je prends le temps de m’asseoir 5mn, d’essayer un tuc et de l’eau gazeuse. Cela passera

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-    Mi course


Je suis remonté aux alentours de la 70ème place. J’ai fait environ 90 km (7,5 kms de moyenne depuis le début).
Il fait de plus en plus froid, pas loin de , avec un fort vent qui nous frigorifie. Nous ajoutons des couches de vêtement régulièrement. Certains finiront par courir avec leur blouson de ville !!!! C’est dur….

-    17 heures de course


Jusqu’à ce moment là, j’ai toujours couru, alors que la plupart de ceux qui restaient sur le circuit à cette heure, marchaient depuis plusieurs heures déjà. Je pense qu’il ne restait pas plus de la moitié des coureurs à ce moment de la nuit.
Je suis passé à ce moment là en mode marche également, car quand Chantal PAIN m’a doublé en marchant, je me suis dit que je n’avançais plus assez, et qu’il fallait que j’essaye de marcher pour diminuer ma dépense énergétique, et tout tenter pour ne pas m’arrêter. Je n’avais pas envie de dormir mais une terrible lassitude physique s’était emparée de mon corps et de ma tête. Je m’étais donné comme challenge de rester sur le circuit pendant 24h, et j’allais me battre pour ne pas rentrer au chaud dans le gymnase, où un bon matelas m’attendait. Je savais (enfin j’espérais que ça allait revenir, mais quand ???)
La souffrance a duré 3 heures, pendant lesquelles je faisais un tour en 15 mn, (soit un peu plus de 5 kms/h), je me ravitaillais, je m’étirais, j’implorais les dieux, etc….et je repartais…
Et puis, le miracle de la 20ème heure !

-    20 heures de course


Je suis quand même remonté à la 53ème place pendant la nuit. 135,5 km en 20 heures, soit 6,7 kms/h depuis le début. J’en prends conscience, et je me dis que c’est bien.
Chantal PAIN me double en courant. Quelques autres coureurs se remettent à courir (sûrement ceux qui étaient partis dormir d’ailleurs). Je me dis qu’il faut essayer à nouveau. Une première tentative : j’ai trop mal partout je ne peux plus courir. Tant pis, je vais marcher jusqu’à la fin.
Et puis, en sortant du ravitaillement suivant, je repars en trottinant. Bon, j’ai mal, mais le fait de recourir change de la marche, et c’est presque bon (enfin j’exagère quand même un peu). Mais si, cela repart, et à un rythme inespéré que je ne vais plus quitter jusqu’à l’arrivée. Je suis à 8,5 km/h, vitesse plus importante que lors de mes premières heures. Que se passe-t-il ? Cela ne va pas durer ?


-    22 heures 50 de course


je suis passé dans les 50 premiers. Un œil sur le kilométrage me laisse à penser qu’il me reste 5 tours à faire pour passer les 160 km. Je viens de décider que je dois les atteindre pour que ma satisfaction soit totale. C’est incroyable, quelques heures auparavant, je me demandais comment j’allais pouvoir tenir encore 5 ou 6 heures à marcher, et là je suis en train de me challenger pour faire une belle marque.

Je vois des champions au bord de la rupture. J’encourage Thierry DOURIEZ qui marche à repartir, mais il me répond : je ne peux plus, je vais tomber. Il repartira, et réalisera son objectif de dépasser les 240km. Quelle détermination, quel champion, bravo Thierry. Chantal PAIN, la seconde du classement féminin est aussi à la peine dans ce final où elle marche, lassée par ce passage peu agréable dans les gros cailloux…..

-    23h50 de course


162,38 km et 42ème place. Je décide de m’arrêter sur la ligne. Il me reste 10mn, je tourne en 9mn50, mais je veux savourer l’arrivée de tous mes copains avec qui on s’est encouragé pendant cette longue course.

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Francky CHEVILLOT , Philippe FEUTRY et Pascal LEBEL

 

L’après course


Chacun savoure, récupère et tout le monde regagne le gymnase. Cloclo nous avait gentiment amené l’apéro (une petite bière de chez lui), et tous les ADDM trinquent à nos exploits.

J’ai du mal à réaliser, je suis circadien…Je suis complètement cassé, vidé, mais super content d’avoir réalisé mon exploit, et d’avoir rencontré des tas de champions et d’anonymes vraiment très sympas.

Merci pour l’accueil que nous ont fait tous les ADDM que j’embrasse.

Merci à tous ceux du forum qui ont pu me conseiller dans ce challenge.

Merci à Bruno HEUBI pour son plan d’entraînement, et tous ses conseils de prudence, qui m’ont permis j’en suis sûr de terminer cette course.

Et enfin, merci à ma petite femme pour toutes les photos souvenirs qu’elle a pu faire (je vous dirai où elles sont très bientôt), pour toute l’assistance pendant ces 24 heures, et pour partager quotidiennement ma passion.

Et à bientôt.

Pascal.L

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