Pratique
de l'athlétisme et Jeunesse...le rythme
cardiaque
La pratique de l'athlétisme chez les sujets
les plus jeunes et même adolescents,
requiert parfois d'une bonne dose
d'impétuosité, de fougue mais aussi de bien
des erreurs auxquelles, nous autres
entraineurs, parents et pédagogues pouvons
pallier grâce à un peu de bon sens et de
responsabilité mutuelle .
Chacun sait que nombre d'entre eux ne seront
jamais finalistes olympiques, sélectionnés
en équipe de France de cross-country ou
encore décathlonien émérite...et alors ? Il
demeure le rêve, celui qui oriente nos
jeunes pousses vers ce noble sport où effort
et récompense diffèrent d'un sujet à l'autre
. Il faut être à la fois pragmatique mais
aussi investi dans nos jeunes, et ce quel
que soit le niveau . Le but avoué étant
néanmoins de canaliser leurs énergies afin
de rendre la "mécanique de chacun" la plus
optimale possible, comme on le ferait en
cyclisme ou dans les sports automobiles .
Le corps d'un jeune est en perpétuelle
mutation jusqu'à l'aube de sa majorité, il
est délicat et nécessite énormément
d'attention . La préparation physique est un
rouage essentiel, il amène le jeune athlète
progressivement dans le bain, mais qu'en
est-il de sa surveillance cardio-vasculaire
?
Pour ma part, je prône avec force
l'utilisation du cardiofréquencemètre, qui
est, malheureusement que trop peu intégré
dans les méthodes d'entrainement . La
régulation cardiaque est le facteur
essentiel chez une personne dont le cœur
n'est pas encore parvenu à maturité . Elle
permet de cibler les zones d'efficacité de
la préparation, et même si les termes sont
assez techniques, j'invite les entraineurs à
se pencher sur la question . En outre, la
fréquence cardiaque est le parfait
indicateur qui permet de déceler les erreurs
dues à un surentrainement, une lassitude
passagère, voire une maladie qui peut couver
. A titre personnel, j'ai pu constater que
l'optimisation de cet outil s'avérait
primordial et surtout permettait de gérer la
juste capacité du jeune en question, sans
l'entrainer dans des états de rigidité
cadavérique qui aurait pu le compromettre et
l'induire dans la contre-performance, ce qui
constitue l'exact opposé de l'objectif
premier . Son cœur qui est encore en rodage,
se retrouve souvent poussé dans des zones
critiques, qui, sans un contrôle adapté,
peut engendrer des lésions où provoquer
certaines arythmies, car il arrive parfois
que la surintensité occasionne un effet de
surchauffe plus préjudiciable que bénéfique
. De plus, le cardiofréquencemètre permet de
contrôler tous les paramètres d'une sortie,
ce qui rend l'athlète plus consciencieux et
raisonnable quant à son parcours sur une
saison . Il se sent intéressé et curieux, et
souvent, il est le gage d'une licence
renouvelée au sein du club l'année qui vient
. L'usage de cet appareil qui devient la
norme dans les courses adultes, mérite ses
lettres de noblesse chez leurs cadets,
ceux-ci sont bien trop souvent en proie à la
"gloire à tout prix", quitte à se bruler les
ailes le lendemain, symptôme qui conduit
quasi inévitablement au dégoût voire à la
résignation . Soyons juste efficaces !
Je ne prétends pas détenir la science
infuse, je parle d'un vécu, d'une
expérience, et j'avoue que si celle-ci
s'opérait au sein même de tous les clubs de
France, on y verrait un regain d'intérêt
tant son usage est bénéfique...les
techniques d'entrainement bien évidemment
peuvent se valoir, mais quand on peut
travailler en bonne intelligence et à
l'écoute de son interlocuteur souvent
novice, chacun de nous se retrouve chaque
jour un peu plus grandi .
Il n'est pas forcément obligatoire de
chercher en tous l"élitisme, les médailles
et les podiums, mais si nous pouvons tirer
nos jeunes vers un peu plus d'excellence,
cela engendrerait un moral à toute épreuve
mais aussi un sens de la responsabilité à
travers un sport qui peut souffrir parfois
d'une mauvaise presse peu justifiée . Tout
le monde à quelque chose à tirer de ces
enseignements pour faire vivre en harmonie
athlètes, entraineurs et encadrement...à
méditer...